HISTOIRE DE L'UNION LOCALE        
 
 
 

HOMMAGE A JEAN PIERRE LEGRAND
(notre camarade et ami disparu le 4 mai 2013)

Cher Jean Pierre,
 
Christiane, et ses enfants et petits enfants,
 
 
 
C'est avec beaucoup d'émotion que nous avons appris ton départ. Tu nous avais tant habitué depuis quelques années à des fausse sorties, que nous ne jugions pas possible.
 
Et même si tu n'y entres plus, le bureau de l'union locale au rez de chaussée est toujours désigné sous le nom de «  bureau de Jean Pierre ». Désormais, ce sera son nom officiel.
 
Déjà tu avais pris du champ aux prud'hommes, puis tu t'étais mis en retrait de la permanence juridique, avec regret et à contrecœur.
 
Nous savions que de laisser ton code du travail au chômage était quelque chose de terrible pour toi, et qu'il ne te servait pas uniquement comme livre de chevet.....ou objet de décoration.
 
Depuis qu'EDF t'avait mis au rang des « inactifs de service », tu avais repris , un moment seul, les permanences juridiques de l'union locale.
Puis l'équipe s'était étoffé autour de toi, en prenant son essor avec Jacques Flandrin, retraité aussi mais inspecteur du travail et directeur adjoint du travail . Puis avec Sophie, Thierry, Jean Paul, Jocelyn, Georges, Michèle, Jean Yves et les petits nouveaux ….
 
Pas facile les discussions avec des tempéraments comme le tien et les nôtres. Mais tes connaissances du droit, ton expertise emportaient souvent la décision.
Et tu râlais toujours, déplorant qu'il manquait un code de la sécurité sociale , un code civil, des feuilles pour la photocopieuse, des timbres pour les lettres.....Et un petit repas de fin d'année pour souffler un peu.....
 
Et dans tes permanences au 27 rue de la trinité, combien de salariés en difficulté, voire en désarroi as tu accueilli en une dizaine d'années, sans doute plusieurs milliers si on se réfère au cahier d'accueil, et aux dossiers où tu intervenais.
Et surtout à tes impayables appels téléphoniques directs aux employeurs que tu avais en ligne de mire.
Souvent en face de toi , silencieux , nous écoutions des conversations surréalistes. Très souvent tu emportais le « morceau » grâce à ton argumentation, et à un toupet un peu hors du commun.
 
Enfin, même si ta méthode n'avait rien de douce, tu étais un bon professeur de droit, soucieux de dénicher la jurisprudence qui faisait la différence pour le salarié. C'était aussi cela ta conviction profonde, s'appuyant sur beaucoup de rigueur...
 
Et puis nous ne pouvons passer sous silence , les pauses cafés dans la « cuisine » de l'ul.
Moment où tu te lâchais comme on dit, taquinant l'un ou l'autre sur sa position du moment, cherchant un peu à chamailler les copains .
On savait qu'il ne fallait pas marcher dans ta combine mais à chaque fois, nous tombions dans le panneau....
 
Et puis ton état de santé s'est dégradé, tu t'es accroché, mais nous étions de plus en plus inquiet, craignant qu'une contrariété ne survienne et ne provoque un malaise. Nous t'en avions parlé , et ce ne fut pas facile, mais sagement tu avais compris qu'il fallait sauvegarder tes forces.
 
Il y a quelques jours, tu avais participé avec nous au Premier Mai sur l’Échiquier de Guingamp. Solidaire toujours.
 
Nous avons bien conscience que ces quelques propos ne retracent pas une vie qui fut celle d'un militant, mais nous tenons à cet hommage bien mérité. Notre seul regret est de n'avoir pu partager avec toi le moment ou la ministère de la justice, et le conseil des prud'hommes de Guingamp devait te remettre ton diplôme de « conseiller prud'homal honoraire », le premier dans l'histoire du conseil.
 
Veilles sur nous camarade, et n'hésites pas à nous envoyer un signe quand nous nous tromperons sur la numérotation du code du travail, ou sur une jurisprudence de la cour de cassation.
 
 
KENAVO JEAN PIERRE.
 
Secrétaire de l'Union Locale CGT de Guingamp pendant 12 ans , Marcel ancien responsable CGT de l'AOIP puis d'Alcatel a été croqué en dessin lors d'un débat sur la mémoire ouvrière de Guingamp.  
Débat initié par « les bistrots de l'histoire », croquis de Soazig ZZ Dréano


 
Secrétaire du syndicat des cheminots de Guingamp pendant de nombreuses années
et trésorier de l'union locale pendant plus d'une décennie ,
fin des années 90 et début des années 2000
Yvon Lozac'h a fait valoir ses droits à la retraite en septembre 2012
Yvon milite désormais dans la section des cheminots retraités de Guingamp
un exemple de continuité syndicale.................
d'autant qu'il double cet engagement de sa présence à la commission exécutive de l'UL Guingamp
ses camarades cheminots nous ont fait parvenir ces deux photos de juin 2012
où l'on voit pour la dernière fois le "chef d'escale" gérer le trafic depuis le quai de la gare
 
bonne retraite Yvon !.....
 
   
 

Georges Voisin, premier secrétaire général de l'union locale CGT de Guingamp en 1936.

Un article de www.wikiarmor.net

Né en 1895 à Loguivy-Plougras, instituteur, ancien combattant de 14-18, Georges Voisin créé en 1922 la Colonie de vacances des P’tits Gars à Bréhec.
 
En 1937, il s’occupe de réfugiés espagnols puis de ceux de l’Est et du Nord de la France. Responsable de la S.F.I.O et de l’Union Locale C.G.T de Guingamp, il devient un des responsables du Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France (organisation de la Résistance intérieure française) à Guingamp et un ami de François (Jean Devienne) avec lequel il constitue un groupe de résistants dans cette ville.
 
Il a ,le 14 juillet 1943, une altercation avec le chef de la brigade de gendarmerie de cette ville. Cet acte lui vaut d’être condamné à un mois de prison avec sursis, à deux milles francs d’amende et suspendu de ces fonctions par le préfet, sans traitement pendant six mois à compter du 1° septembre 1943.
 
Arrêté le 24 août 1943 par le service de sûreté allemand, il est conduit à Saint-Brieuc, puis à Compiègne. Georges Voisin est déporté au camp d’Auschwitz, puis Buchenvald et enfin Flossenbourg où il s’éteint le 21 janvier 1945.
 
Ses dernières paroles furent pour Guingamp qu’il a tant aimé et où son œuvre est immense.

Source: Alain Lozac'h, Petit lexique de la deuxième guerre mondiale en Bretagne, Éditions Keltia Graphic, Spézet, 2005
 

HOMMAGE A NOTRE CAMARADE André LEGALLIC

 
Dès 16 ans tu adhères à la CGT clandestinement, le Syndicat étant interdit à l'époque, ta carte CGT était cousue dans la doublure de ta veste.
 
Courageux Camarade, le FRONT POPULAIRE que ton père t'avait expliqué puis ton humanité profonde te prédisposait à militer au service de tous.

Après cette dure période de la guerre, tu seras réintégré à la SNCF en 1945 à LANNION et depuis, toute ta vie professionnelle sera un combat pour l'amélioration des conditions de travail, des salaires, de la santé, ce qui, en plus de l'implication syndicale, te conduira à entrer en politique pour continuer la lutte sur un autre terrain.

Tu fus Secrétaire du Syndicat des cheminots de LANNION, 80 cheminots à l'époque, de 1952 à 1963. LANNION où tu connus ta chère Pauline qui travaillait dans l'hôtel où tu logeais.Puis 1953, grande grève du mois d'août à laquelle tu participas (on s'attaquait déjà à notre statut).

A la suite de cette grève très dure, soutenue par la population, le Gouvernement tomba (LANIEL).
En ces temps de luttes âpres, ton courage ne faiblit pas, tu refusas ta porte à la police qui te sommait de te rendre au poste, disant que tu n'irais que les menottes aux poignets et l'histoire en resta là.

1963 te verra à GUINGAMP, toujours militant et où tu seras aussi secrétaire du Syndicat des cheminots CGT et membre de l’ UNION LOCALE CGT dirigée par Joseph Le Menez .

En 1965 tu passeras le concours de maîtrise-cadre, en même temps que ton frère, avec succès. Revanche sur le destin, tu aurais voulu étudier mais ton père malade il te fallut travailler tout jeune.
La réussite au concours de cadre imposant une autre affectation, tu seras muté pour deux ans à ANGERS où tu militeras comme cadre sans jamais renier ton engagement

Retour ensuite à GUINGAMP, où bientôt 1968 et ses grèves rassembleront plus de 10 000 manifestants dans les rues et où, fidèle à tes convictions et membre du collectif syndical, tu veilleras à la juste répartition des dons aux grévistes.

1968, c'est toi qui prendra la parole lors des deux importants meetings intersyndicaux du 29 mai et 1er juin.
C'est en 1971 que commenceront deux mandats à la Municipalité de GUINGAMP, le premier dans la minorité et le deuxième comme premier adjoint de François LEYZOUR : syndicalisme et politique, indépendant l'un de l'autre mais avec ces mêmes buts de progrès et justice sociale.
Beaucoup de travail alors, où terminant à une heure avancée de la nuit une réunion du conseil municipal, tu étais le matin au CE des cheminots de St BRIEUC comme délégué élu ou bien à RENNES, membre du Secteur CGT des cheminots

Tu seras membre à part entière de l’ORPHELINAT NATIONAL DES CHEMINS DE FER tout au long de ta vie professionnelle et tu reverseras à cette œuvre sociale de la fédération CGT des cheminots le reliquat de la collecte que tes camarades firent pour fêter ton départ à la retraite, fidèle à tes idées. Joli geste.
1981, c'est la retraite mais tu continueras le combat comme secrétaire de la section CGT des cheminots retraités de GUINGAMP de 1989 à 2000 et tu y étais toujours secrétaire adjoint.

Tu excellais dans l'organisation des manifestations conviviales, concours de boules et banquets qui permettaient aux camarades et à leurs épouses ou conjoints de se retrouver.
Tu veillais à n'oublier personne pour ces retrouvailles fraternelles, distribuant toi-même aux épouses de nos camarades décédés, invitations ou convocations. Tu prenais en même temps la mesure des besoins potentiels ou des difficultés éventuelles.

Tu n'aurais manqué pour rien au monde le défilé du 1er mai, fête des travailleurs, symbole des luttes ouvrières qui furent très dures et parfois meurtrières, disais-tu.
2010 t'aura vu manifester, arpentant les rues de GUINGAMP avec ta canne et aussi longtemps que ta santé te le permit, pour défendre les retraites et rappelant que si le CONSEIL NATIONAL DE LA RESISTANCE (CNR) avait établi un programme, son application avait nécessité bien des luttes auxquelles tu avais participé.
Trop modeste, tu n'aimais pas te raconter et c'est au hasard des repas fraternels que t'échapperont quelques mots. C'est avec regrets que notre INSTITUT D'HISTOIRE SOCIALE CGT n'aura pu recueillir ton témoignage de cette vie militante et altruiste.

Tes amis, tes camarades se souviendront de toi comme d'un homme toujours aimable, plein d'humour mais homme d'honneur tolérant et respectueux des idées d'autrui. Tu donnais l'impression de ne pas être attentif aux questions posées en roulant ta cigarette mais ta réponse fusait, toujours pertinente !
Ta modestie aurait été mise à mal mais Alain PRIGENT et Guy HANRIO de l'IHS évoqueront ton parcours riche de militant dans un article à venir.

Au nom des Camarades de la section des cheminots retraités de GUINGAMP et de tes amis cheminots, je présente à ton épouse Pauline et à tes fils et leurs familles, toutes nos condoléances et t'assure de notre profonde amitié.
SALUT FRATERNEL A TOI, ANDRE
(J'ajouterai ceci, dans les trois hommages rendus dont celui de M. le Maire, deux le furent par des femmes (Josiane CORBIC, Conseillère régionale PC et une syndicaliste) ce qui était bien dans tes idées, toi qui ne voyais aucune différence, ni de sexe ni de couleur, juste l'humain!)
 
 Elizabeth LE DEZ
 
 



Créer un site
Créer un site